La réforme de l’assurance-chômage pourrait toucher un tiers des bénéficiaires, révèle l’Unédic. Quelles sont les implications de cette mesure pour les demandeurs d’emploi en France ? Décryptage.
Les conséquences de la réforme sur les allocataires
Selon un document interne de l’Unédic, la réforme de l’assurance-chômage voulue par le gouvernement pourrait toucher jusqu’à un tiers des bénéficiaires. Les évaluations effectuées par l’organisme chargé de gérer ce régime montrent que différentes mesures envisagées auraient un impact significatif sur les allocataires et sur les dépenses.
Dans le cas où le gouvernement déciderait de durcir les conditions d’ouverture des droits, jusqu’à près d’un tiers des bénéficiaires se verraient impactés. Parmi les pistes évoquées pour durcir les conditions d’affiliation, il est envisagé de passer de six à neuf mois de travail sur les deux dernières années pour être indemnisé.
En portant cette durée d’affiliation à douze mois, 31% des allocataires seraient touchés, entraînant une économie de 2,3 milliards d’euros pour le régime. De plus, une réduction de la période de référence de 24 à 18 mois aurait également un impact important sur les bénéficiaires.
Les catégories les plus touchées par la réforme
Les catégories les plus vulnérables, telles que les allocataires de moins de 25 ans ou ceux en sortie de contrat à durée déterminée ou d’intérim, seraient les premières touchées par ce durcissement des conditions d’affiliation. Cette réforme risque donc d’aggraver la précarité de ces personnes, qui sont déjà éloignées de l’emploi et de l’emploi de qualité.
Une réduction de la durée d’indemnisation
Une autre mesure envisagée est la réduction de la durée d’indemnisation de 18 à 12 mois pour les demandeurs d’emploi de moins de 53 ans. Cette mesure réduirait la couverture pour 45% des bénéficiaires et permettrait à l’Unédic d’économiser près de 6 milliards d’euros.
Cette réduction de la durée d’indemnisation toucherait principalement des allocataires de plus de 25 ans, percevant des allocations plus élevées que la moyenne, ou se retrouvant au chômage à la suite d’une rupture conventionnelle.
Les réactions des partenaires sociaux
Les représentants syndicaux se sont exprimés sur les conséquences de cette réforme. La CFDT dénonce les effets de cette mesure sur les personnes les plus vulnérables, estimant que cela crée des « trappes à pauvreté ». La CGT s’alarme également des impacts violents de cette réforme qui réduirait le nombre de personnes ayant droit à l’assurance-chômage.
Les choix du gouvernement
Le gouvernement doit bientôt officialiser ses choix en matière de réforme de l’assurance-chômage. Les nouvelles règles, plus restrictives, devraient s’appliquer à partir du 1er juillet. Cependant, l’annonce des décisions n’est pas prévue pour la semaine prochaine, selon une source gouvernementale.
La réforme de l’assurance-chômage projetée par le gouvernement risque d’avoir un impact important sur les bénéficiaires. En durcissant les conditions d’affiliation et en réduisant la durée d’indemnisation, de nombreux allocataires seront touchés, dont les plus jeunes et les plus précaires. Toutefois, les décisions définitives du gouvernement restent encore à être annoncées.