Le court métrage engagé ‘Moi aussi’ de Judith Godrèche sera projeté au Festival de Cannes 2024, mettant en lumière les violences sexuelles sur la Croisette

Le court-métrage engagé « Moi aussi » de Judith Godrèche, projeté au Festival de Cannes 2024, braque les projecteurs sur les violences sexuelles sur la Croisette.

Le court métrage engagé ‘Moi aussi’ de Judith Godrèche sera projeté au Festival de Cannes 2024, mettant en lumière les violences sexuelles sur la Croisette

La 77e édition du Festival de Cannes sera une tribune pour la lutte contre les violences sexuelles avec la projection de Moi aussi, le court métrage inédit de la comédienne et réalisatrice Judith Godrèche, devenue l’un des visages français de ce combat. Dans son dernier film, l’actrice « met en lumière les récits de victimes de violences sexuelles ». « Autant d’expériences individuelles qui s’ajoutent à la sienne et soulignent leur caractère tristement universel », souligne le communiqué du Festival de Cannes, qui souhaite « ainsi faire résonner ces témoignages ». En sélection officielle, le film sera projeté le 15 mai lors de la cérémonie d’ouverture du Certain Regard et sera accessible à tous au Cinéma de la Plage, puis une semaine après sur les antennes de France Télévisions.

Un « espace physique et symbolique » pour témoigner

Moi aussi est « un film en forme d’œuvre chorale composé de récits personnels énoncés par fragments » mettant en scène « ce chemin âpre mais salvateur, de la douleur sans mots au début d’une libération par la parole ». À l’origine de ce projet, un constat et une interrogation de Judith Godrèche. « Tout à coup, devant moi une foule de victimes, une réalité qui représente la France aussi, tant ces récits surgissent de toutes les origines sociales, de toutes les générations. S’est alors posée la question de ce que j’allais en faire. Qu’est-ce qu’on fait quand on est submergée par ce qu’on entend, par la quantité de témoignages », confie la comédienne française citée dans le communiqué du Festival de Cannes.

Au millier de personnes qui participent au court métrage, « la musique, la danse, l’image, l’imaginaire leur offrent un espace aussi physique que symbolique : être ensemble, en pleine rue, en plein jour, et occuper la ville comme un geste militant. Judith Godrèche, qui est apparue dans une cinquantaine de films, a écrit et réalisé son premier film Toutes les filles pleurent en 2010. En 2023, elle se lance dans la réalisation d’une série avec Icon of French Cinéma diffusée sur Arte. Celle qui avait lancé un appel à témoignages sur Instagram est de nouveau derrière la caméra pour ce film de 17 minutes réalisé après son discours lors de la cérémonie des César, où elle avait dénoncé le « niveau d’impunité, de déni et de privilège » du milieu du cinéma concernant les violences sexuelles.

Faire avancer la lutte contre les violences sexuelles

La comédienne de 52 ans a porté plainte en début d’année contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des viols et violences sexuelles et physiques qui remonteraient à son adolescence. Ces accusations, pour des actes que ces derniers nient, et les prises de position de Judith Godrèche ont entraîné un nouveau mouvement de libération de la parole des victimes dans le milieu du cinéma, sept ans après la naissance du mouvement #MeToo à Hollywood. L’Assemblée nationale a approuvé, la semaine dernière, la création d’une commission d’enquête sur les « abus et violences » dans le cinéma, l’audiovisuel, le spectacle vivant, la mode et la publicité, donnant corps à une demande de l’actrice. Sur le plan judiciaire, une enquête préliminaire a été ouverte à Paris contre les deux réalisateurs.

La rédaction Bestnews
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