Les journalistes spécialisés en environnement victimes de menaces
Plus de 70 % des journalistes spécialisés en environnement ont fait l’objet de menaces, de pressions ou d’attaques, selon une enquête réalisée par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Les résultats de l’enquête révèlent un réel danger pour ces professionnels de l’information qui cherchent à informer le public sur les enjeux environnementaux cruciaux.
Une enquête alarmante
L’Unesco a interrogé 905 journalistes de 129 pays dans le cadre de cette enquête. Les résultats sont alarmants, avec plus de 70 % des journalistes déclarant avoir été la cible d’attaques, de menaces ou de pressions liées à leurs enquêtes sur des questions environnementales. Parmi eux, 2 sur 5 ont été victimes de violences physiques, mettant en évidence les risques réels auxquels ces journalistes sont confrontés.
Des conséquences psychologiques et juridiques
Les journalistes spécialisés en environnement subissent également des conséquences psychologiques et juridiques. Près de 85 % d’entre eux disent avoir été soumis à des menaces ou à des pressions psychologiques, tandis que 60 % ont été victimes de harcèlement en ligne. De plus, 41 % ont déclaré avoir été physiquement agressés et 24 % ont été attaqués sur le plan juridique.
L’autocensure par crainte de représailles
Face à ces menaces, près de la moitié des journalistes spécialisés en environnement (45 %) déclarent s’autocensurer par crainte de représailles. Ils ont peur de voir leurs sources dévoilées ou de s’opposer aux intérêts des parties concernées. Cette autocensure nuit à la liberté de la presse et limite la diffusion d’informations cruciales sur les problèmes environnementaux.
Les femmes journalistes particulièrement exposées
L’enquête de l’Unesco révèle également que les femmes journalistes spécialisées en environnement sont particulièrement exposées au harcèlement en ligne. Cette forme de violence a un impact particulièrement néfaste sur leur travail et leur bien-être psychologique. Il est essentiel de mettre en place des mesures de protection spécifiques pour ces journalistes, afin de garantir leur sécurité et leur permettre de continuer leur travail vital d’information sur les enjeux environnementaux.
Des journalistes environnementaux en première ligne
Les journalistes spécialisés en environnement sont confrontés à des risques croissants en raison de la nature sensible de leur travail. Ils enquêtent souvent sur des activités économiques lucratives, telles que l’exploitation forestière illégale ou le déversement illégal de déchets, ce qui les expose à des intérêts contraires et des représailles. L’Unesco appelle à un renforcement du soutien envers ces journalistes spécialisés, car leur travail est essentiel pour informer le public et faire face aux défis environnementaux actuels.
L’impunité des agresseurs
L’Unesco souligne également le problème de l’impunité des agresseurs. Depuis 2009, au moins 749 journalistes et organes de presse traitant de questions environnementales ont été pris pour cible, entraînant des meurtres, des violences physiques, des détentions, des arrestations, du harcèlement en ligne ou des attaques juridiques. Il est choquant de constater qu’il y a eu seulement cinq condamnations sur 44 assassinats, créant un climat d’impunité préoccupant.
Renforcer le soutien aux journalistes spécialisés en environnement
Face à cette situation alarmante, l’Unesco appelle à un renforcement du soutien aux journalistes spécialisés en environnement. Les informations scientifiques fiables sur la crise environnementale sont indispensables pour y faire face efficacement. Il est également crucial de lutter contre la désinformation sur le climat qui est omniprésente sur les réseaux sociaux. La liberté de la presse est un enjeu majeur dans ce domaine, et il est essentiel de protéger ces professionnels de l’information qui risquent leur vie pour informer le public sur les enjeux environnementaux.