Le massacre silencieux des poussins de manchots empereurs causé par la fonte de la banquise antarctique

La tragédie des poussins de manchots empereurs face à la fonte de la banquise antarctique

La fonte de plus en plus prononcée de la banquise antarctique décime les poussins des manchots empereurs. C’est la conclusion implacable d’une étude publiée récemment dans la revue Antarctic Science. Réalisée sur une période de six ans par une équipe de la British Antarctic Survey, cette recherche établit un lien direct entre la disparition de la glace de mer antarctique et la mort de la quasi-totalité des jeunes manchots empereurs dans les colonies touchées.

En effet, tandis que les manchots adultes possèdent un plumage imperméable leur permettant de survivre dans des eaux proches de zéro degré, leurs poussins ne sont pas aussi bien équipés. Avant l’âge de six ou sept mois, ils ne sont normalement pas confrontés à l’eau. Leur duvet n’est pas suffisant pour supporter de telles températures. Malheureusement, l’absence de glace les empêche de se maintenir à la surface et les condamne à une mort certaine.

Un avenir sombre pour les manchots empereurs

Une publication précédente des mêmes auteurs avait déjà documenté ce phénomène massif en 2023. Durant cette année, 19 colonies sur les 66 existantes sur le continent avaient été touchées, représentant une véritable catastrophe pour ces oiseaux emblématiques de l’Antarctique.

Le cartographe Peter T. Fretwell estime que le déclin des populations d’oiseaux dont les portées sont régulièrement détruites pourrait conduire à l’extinction des manchots empereurs d’ici à soixante-quinze ans. Cependant, cette extinction n’est pas inévitable si nous réduisons notre production d’énergie fossile selon les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Il est alarmant de constater que les glaces des côtes antarctiques, là où les poussins grandissent avant la saison de l’envol, fondent de plus en plus rapidement. En 2022 et 2023, la superficie estivale de l’Antarctique est passée sous les 2 millions de kilomètres carrés, un record enregistré grâce aux données satellites accumulées depuis 1979. Cette situation est d’autant plus préoccupante lorsque l’on considère que les manchots empereurs incarnent la fragilité de tout l’écosystème.

Les effets des perturbations océano-atmosphériques

Les variations des températures et la formation de la banquise d’une année à l’autre sont également influencées par les perturbations océano-atmosphériques, telles que les phénomènes El Niño et La Niña. Avec le réchauffement climatique, ces cycles s’allongent et s’intensifient, impactant également l’Antarctique.

Les scientifiques ont constaté que ces cycles imprévisibles rendent difficile l’anticipation des effets à moyen et long terme sur la banquise et les populations animales qui en dépendent. En 2021, 2022 et 2023, nous avons connu trois années de La Niña, une durée exceptionnelle. La banquise a été fortement affectée pendant ces trois années consécutives, avec une année 2022 particulièrement mauvaise. En 2023, nous sommes passés à El Niño, mais les conséquences ne sont pas aussi sévères pour l’instant.

Le massacre silencieux des poussins de manchots empereurs est une tragédie qui se déroule dans l’Antarctique en raison de la fonte de la banquise. Si rien n’est fait pour réduire notre empreinte carbone et protéger les habitats de ces oiseaux emblématiques, nous risquons de perdre une espèce unique d’ici à quelques décennies seulement. La protection de la banquise antarctique et des écosystèmes qui en dépendent est une urgence pour préserver la biodiversité et les merveilles de l’Antarctique.

La rédaction Bestnews
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