Comment agir face à la perte auditive ?

Quand devrait-on consulter ?

Les pertes auditives sont généralement progressives. Dans le scénario le plus courant, la personne perd d’abord des fréquences sonores qui sont moins utiles au quotidien. Leur disparition passe donc inaperçue. Ça se corse quand les fréquences dans lesquelles se situe la parole commencent à être affectées.

Nombreux sont ceux qui mettent un certain temps à se rendre compte du problème, explique Marie-Ève Beaulieu : « Ils demandent souvent aux gens de répéter. Ils se plaignent que leur entourage marmonne. Or, si tout le monde marmonne, c’est possible que le problème soit du côté de la personne qui se plaint. »

Les situations bruyantes peuvent être révélatrices : les repas de groupe au restaurant par exemple, au cours desquels on a plus de mal à suivre les discussions. On constate aussi qu’on monte le son de la télévision, ou que les conversations téléphoniques sont devenues laborieuses parce qu’on ne peut pas voir son interlocuteur prononcer les mots. Il est plus que temps d’agir.

Où consulter quand on entend moins bien ?

Les tests auditifs peuvent être faits au public ou au privé. Dans le réseau public, certains établissements exigent une requête d’un omnipraticien. Les cliniques privées ne la demandent pas et l’évaluation y coûte environ de 75 à 100 dollars. Elle est couverte par la plupart des régimes d’assurance privés.

Le degré de surdité est établi par l’intermédiaire d’un ensemble de tests. C’est souvent un audiologiste qui procède à l’évaluation, mais plusieurs autres professionnels sont habilités à la faire. La cause présumée sera précisée si elle semble évidente : une exposition importante au bruit dans un contexte professionnel, entre autres. Le résultat de ces tests est exprimé en décibels perdus et indique les fréquences sonores manquantes.

L’évaluation comporte aussi des recommandations personnalisées selon les défis du patient, par exemple l’utilisation d’un téléphone spécial, des stratégies pour adapter son domicile ou pour rendre les conversations plus aisées.

Comment choisir une prothèse auditive ?

Marie-Ève Beaulieu veut briser l’image qui en rebute plus d’un : « Le gros appareil beige de nos grands-pères, ça n’existe plus ! » Les appareils auditifs sont maintenant discrets, et ils sont de plus en plus raffinés technologiquement.

Ils se déclinent grosso modo en trois catégories, et le choix découle principalement du degré de perte auditive.

  • Pour les pertes auditives légères, un appareil intra-auriculaire fera l’affaire.
  • Pour les problèmes auditifs plus importants, on recommande un appareil de type contour d’oreille.
  • Une version d’un peu plus grande taille, plus puissante, conviendra pour une surdité assez importante.

Au-delà de ces grandes catégories, explique Marie-Ève Beaulieu, c’est une question de choix personnel : « Les appareils, c’est comme les voitures. Il y a plusieurs formats, modèles et options. Il faut aller chercher ce qui est intéressant pour vous. »

Tous les appareils récents ont une fonction Bluetooth, qui permet de les contrôler avec une petite télécommande ou à partir d’un téléphone intelligent. On peut donc faire rapidement et discrètement des ajustements de volume, entre autres.

Peut-on récupérer l’acuité perdue sans prothèse ?

Malheureusement, quand l’acuité est perdue, elle ne peut pas être récupérée. « Quand la cellule auditive est détruite, explique Marie-Ève Beaulieu, elle ne se régénère pas. Pensez à un jardin avec du beau gazon. Quand on marche dessus, les brins d’herbe plient — c’est l’équivalent d’une fatigue auditive. Si on marche toujours au même endroit, le gazon finit par ne plus repousser — c’est la perte auditive. »

On gagne alors à utiliser une prothèse auditive. Car non seulement une bonne audition améliore la qualité de vie, mais de nombreuses études montrent aussi qu’une perte auditive non traitée peut favoriser l’apparition de la démence, en laissant des zones du cerveau s’atrophier.

S’habituer à un appareil auditif peut prendre un certain temps. Il ne faut pas se décourager, insiste Marie-Ève Beaulieu. On met toutes les chances de son côté en retournant voir l’audioprothésiste pour faire des ajustements au besoin, le temps de s’adapter. Ces efforts en valent la peine, dit l’audiologiste.

La rédaction Bestnews
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