L’impact du temps d’écran sur les enfants dépend largement du contexte d’exposition, selon Jonathan Bernard
Les écrans font partie intégrante de notre quotidien et les enfants sont de plus en plus exposés à ces dispositifs numériques. Cependant, l’impact de cette exposition sur leur développement et leur santé soulève de nombreuses questions. Selon Jonathan Bernard, chercheur au Centre de recherche en épidémiologie et statistiques, l’impact du temps d’écran sur les enfants dépend largement du contexte d’exposition.
Les recommandations sanitaires et les repères
Les recommandations officielles en matière d’exposition aux écrans chez les enfants varient d’une instance à une autre. L’Organisation mondiale de la santé et l’Académie américaine de pédiatrie recommandent de ne pas exposer les enfants aux écrans avant l’âge de 2 ans. En France, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) soutient cette recommandation, tandis que d’autres instances, comme le Haut Conseil de la santé publique, conseillent d’attendre l’âge de 3 ans.
Le psychiatre Serge Tisseron a également développé les balises « 3-6-9-12 » pour encadrer l’exposition des enfants aux écrans : pas d’écran avant 3 ans, pas de console de jeux portable avant 6 ans, pas d’Internet avant 9 ans, et pas d’Internet non accompagné avant 12 ans. Ces repères, plutôt que des seuils scientifiques ou des interdits, donnent aux parents des indications pour limiter l’exposition des enfants aux écrans.
Les résultats de l’étude de Jonathan Bernard
Jonathan Bernard a mené une étude sur près de 14 000 enfants de la cohorte française ELFE, de leurs 2 ans à leurs 5 ans et demi. Les parents ont rapporté le temps quotidien passé par leurs enfants sur différents types d’écran. Les résultats ont montré une relation négative entre le temps d’exposition aux écrans et le développement des enfants, confirmant les conclusions d’autres études similaires.
Cependant, cette relation négative est atténuée lorsque le contexte de vie familial est pris en compte. En effet, l’étude de Jonathan Bernard a mis en évidence que le contexte d’exposition aux écrans, tel que le support du dispositif (TV, tablette, smartphone), l’activité réalisée sur l’écran (passive ou interactive), et la présence ou non d’un adulte pendant l’exposition, jouent un rôle crucial dans l’impact sur le développement des enfants.
Le rôle du contexte d’exposition
Le contexte dans lequel l’enfant est exposé aux écrans peut donc influencer l’impact sur son développement. Par exemple, regarder une émission de télévision éducative en présence d’un adulte peut avoir des effets positifs sur l’apprentissage et la compréhension de l’enfant. De même, une utilisation active et interactive des dispositifs numériques peut être plus bénéfique que le simple visionnage passif.
Il est donc important de prendre en compte le contexte d’exposition des enfants aux écrans pour évaluer l’impact sur leur développement et leur santé. Les parents doivent être conscients des recommandations sanitaires et des repères existants, tout en adaptant ces recommandations au contexte familial et aux caractéristiques individuelles de chaque enfant.
En conclusion, l’impact du temps d’écran sur les enfants dépend largement du contexte d’exposition. Il est essentiel de trouver un équilibre entre l’utilisation des écrans comme outil d’apprentissage et de divertissement, et le respect des recommandations sanitaires pour préserver la santé et le développement des enfants.