Des chiffres alarmants
Les routes de France font face à une dégradation préoccupante. Selon le rapport 2021 de l’Observatoire national de la route, près de 20% des routes du pays sont en mauvais état. En l’espace de moins de 10 ans, la France a perdu 18 places dans un classement des réseaux les mieux entretenus du Forum économique mondial publié en 2019.
Un réseau essentiel laissé pour compte
Le réseau routier français, essentiel pour assurer les déplacements quotidiens des citoyens, repose principalement sur les communes, les départements et l’État pour son entretien. Sur les 1,1 million de kilomètres de routes, les municipalités sont responsables de 705 000 kilomètres, les départements de 380 000 kilomètres et l’État de 12 000 kilomètres. Seules les autoroutes, sous contrat avec l’État, sont généralement bien entretenues.
Des conséquences sur la sécurité routière
L’état dégradé des routes en France entraîne des conséquences sur la sécurité routière. En effet, dans 30% des accidents mortels, l’infrastructure est mise en cause. Ce taux est supérieur à celui des accidents mortels causés par l’alcool au volant (28%), selon l’association Prévention routière.
Des causes multifactorielles
Cette dégradation des routes est le résultat d’une combinaison de facteurs complexes. Le démantèlement en 2010 des Directions Départementales de l’Équipement a contribué à accélérer cette dégradation, puisque ces experts locaux ont disparu. De plus, le manque de moyens financiers et de compétences, ainsi que la manière dont les travaux sont réalisés et contrôlés, sont des facteurs clés.
Réclamer plus de moyens
Au niveau local, les maires doivent faire face à des budgets contraints pour l’entretien des routes, avec des aides de l’État en baisse. De son côté, l’Association des départements de France (ADF) réclame une meilleure répartition des ressources, car seulement 1% du million de kilomètres de routes françaises bénéficie de 99% des recettes de péage.
Des initiatives pour améliorer la situation
Pour faire face à cette problématique, des initiatives sont mises en place. Par exemple, l’application « Activ’ Route » permet aux conducteurs de signaler les points dangereux de circulation aux collectivités locales concernées. De plus, une cartographie des infrastructures les plus exposées aux risques climatiques et à remettre en état de manière prioritaire est en cours d’élaboration.
Recherche d’un nouveau modèle économique
Les assises de la route, organisées en juin par l’Association des départements de France, seront l’occasion de réfléchir à un nouveau modèle économique pour l’entretien du réseau routier français. L’urgence d’agir face à l’état actuel des routes et l’arrivée potentielle de mégas-camions de 60 tonnes est réelle et demande une mobilisation collective.
La dégradation croissante de l’état des routes en France est une préoccupation majeure. Les chiffres alarmants, les conséquences sur la sécurité routière et les causes multifactorielles de cette dégradation appellent à une action urgente. Il est nécessaire d’investir davantage de moyens financiers et de compétences, tout en améliorant la manière dont les travaux sont réalisés et contrôlés. Des initiatives telles que l’application « Activ’ Route » et la cartographie des infrastructures exposées aux risques climatiques sont des pistes encourageantes pour améliorer la situation. La recherche d’un nouveau modèle économique lors des assises de la route est également essentielle pour assurer un réseau routier sûr et de qualité en France.