Salman Rushdie raconte son expérience de l’attentat dans son livre ‘Le Couteau’
L’écrivain Salman Rushdie, auteur des « Versets sataniques », a publié son dernier livre intitulé « Le Couteau », dans lequel il raconte son expérience traumatisante lors d’une attaque qui aurait pu lui coûter la vie. Dans ce récit autobiographique, Rushdie utilise le couteau à la fois comme un symbole et comme un outil pour reprendre le contrôle du récit.
En 2022, lors d’une conférence littéraire aux États-Unis, Rushdie a été attaqué par un homme armé d’un couteau. L’écrivain a été poignardé à plusieurs reprises, causant des blessures graves au visage, au cou et à l’abdomen, ainsi que la perte de l’usage de son œil droit.
Dans une interview accordée à la chaîne américaine ABC, Rushdie explique que le livre « Le Couteau » fait référence à l’attaque dont il a été victime, mais qu’il est également lui-même un couteau métaphorique. Il utilise cet outil pour se battre et reprendre le contrôle de son histoire.
L’homme qui a attaqué Rushdie était un jeune Américain d’origine libanaise, sympathisant de la République islamique d’Iran. Cette attaque rappelle la fatwa qui avait été émise par Téhéran en 1989, condamnant l’écrivain à mort en raison de la publication de son livre controversé « Les Versets sataniques ». Depuis lors, Rushdie a vécu sous la menace constante et a été contraint de se cacher pour sa propre sécurité.
Une vie sous la menace
Salman Rushdie avait suscité la colère d’une partie du monde musulman avec la publication des « Versets sataniques » en 1988. La fatwa émise par l’ayatollah Khomeini n’a jamais été levée, et de nombreux traducteurs du livre ont été attaqués, certains tués, à l’instar du traducteur japonais Hitoshi Igarashi.
Même après toutes ces années, Rushdie pensait que la menace avait disparu. Cependant, avant l’attaque, il a fait un cauchemar prémonitoire dans lequel quelqu’un l’attaquait avec une lance dans un amphithéâtre romain. Malgré cette prémonition troublante, il a décidé de se rendre à la conférence littéraire.
Le livre « Le Couteau » ne mentionne pas le nom de l’assaillant, selon Rushdie. Il considère que ces 27 secondes d’attaque, durée pendant laquelle il a été poignardé, suffisent et qu’il ne souhaite pas lui accorder davantage de son temps.
La résilience de Salman Rushdie
Dans un extrait de ses mémoires publié dans le Guardian, Rushdie se souvient avoir pensé qu’il allait mourir lors de l’attaque. Il décrit cet événement comme étant factuel, sans dramatisation particulière mais il a ressenti une profonde solitude à l’idée de mourir loin de ses proches.
Au départ, Rushdie ne voulait pas écrire sur l’agression, car il ne voulait pas être réduit à cet événement traumatisant. Cependant, il a réalisé qu’il ne pouvait pas écrire sur autre chose et qu’il devait d’abord aborder cette expérience dans son livre. Il affirme avoir ressenti un fort désir d’écrire sur cet événement.
Aujourd’hui, Salman Rushdie espère que cette attaque sera le dernier soubresaut de l’histoire qui a marqué sa vie. Il souhaite tourner la page et se concentrer sur son travail d’écrivain sans la menace qui planait sur lui depuis si longtemps. Son livre « Le Couteau » est à la fois un témoignage de sa résilience et une manière de reprendre le contrôle de son récit.