L’importance de libérer la parole contre l’antisémitisme dans les universités, à l’instar de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles
Les universités françaises sont confrontées à un double défi : l’augmentation des actes antisémites et les tensions lors des débats liés au conflit israélo-palestinien. Il est essentiel de libérer la parole sur ces sujets, tout comme cela a été fait dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Quelles sont les répercussions du conflit Israël-Hamas sur les universités ?
Après l’attaque du 7 octobre 2023, une enquête a révélé une multiplication par deux des actes antisémites dans les universités, comparativement à l’année précédente. Ces dérives inacceptables doivent être combattues et éradiquées des campus. Cependant, il est important de souligner que les universités ne font pas exception et subissent les mêmes maux que la société dans son ensemble.
Le problème de remontée des faits d’antisémitisme à l’université
Un sondage commandé par l’Union des étudiants juifs de France a révélé que 91 % des étudiants juifs ont été victimes d’actes ou de propos antisémites pendant leur scolarité. Il est nécessaire de changer la manière dont les étudiants signalent ces incidents. Actuellement, ils ont davantage tendance à se tourner vers des associations spécialisées plutôt que vers l’institution universitaire elle-même.
Pour remédier à cela, il est crucial de mettre en place des dispositifs clairs et visibles, garantissant la confidentialité, pour que les étudiants puissent signaler les actes antisémites et racistes dont ils sont victimes. L’initiative de l’université de Strasbourg qui a mis en place un système de signalement spécifique avec une cellule dédiée est à saluer.
La nécessité d’une communication directe avec le ministère de la justice
Pour lutter efficacement contre l’antisémitisme dans les universités, il est essentiel d’avoir des canaux de communication directs avec le ministère de la justice. Cela permettrait d’être plus réactif et efficace dans les actions en justice engagées contre les auteurs d’actes antisémites. France Universités propose donc la désignation d’un référent enseignement supérieur et recherche auprès de chaque parquet, afin d’améliorer la collaboration et d’obtenir des retours sur les actions engagées.
Libérer la parole contre l’antisémitisme dans les universités est primordial pour combattre ce fléau. Il est nécessaire de mettre en place des dispositifs spécifiques, de favoriser la communication entre les étudiants et les institutions universitaires, et de renforcer la collaboration avec le ministère de la justice. Tout comme dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, la mobilisation de tous est indispensable pour créer un environnement universitaire inclusif et respectueux.