Benyamin Nétanyahou réfléchit aux conséquences d’une éventuelle riposte israélienne face à l’Iran
Depuis l’attaque lancée par l’Iran contre Israël, Benyamin Nétanyahou est resté étrangement silencieux. Connu pour son discours ferme et sa mise en garde constante contre la menace iranienne, le Premier ministre israélien a limité ses prises de parole publiques à un bref communiqué et à un échange sans substance avec des appelés. Cette retenue surprenante contraste avec les attitudes passées du chef du gouvernement, qui se pose depuis deux décennies en rempart contre l’Iran.
Nétanyahou a récemment convoqué le cabinet de guerre pour évaluer les options de riposte possibles. Cependant, il laisse la parole à deux de ses rivaux au sein de ce gouvernement divisé, le ministre de la défense Yoav Gallant et le général Benny Gantz. Tous deux affirment qu’une réponse israélienne est inévitable, tout comme le chef d’état-major Herzi Halevi. Diverses options sont évoquées dans les médias, alors que les Israéliens attendent le répit familial des fêtes de Pessah.
Parmi les possibilités qui se dessinent, Israël pourrait frapper une installation des Gardiens de la révolution iraniens en Syrie ou risquer une attaque symbolique contre un site militaire en Iran. Une opération cyber contre le réseau électrique et énergétique iranien est également envisageable, mais cela pourrait révéler les capacités technologiques israéliennes. L’option des assassinats ciblés de responsables militaires à Téhéran est la moins immédiate.
Nétanyahou semble décevoir ses alliés ultranationalistes, même s’ils sont actuellement concentrés sur la guerre dans les territoires palestiniens. Des sondages montrent que la majorité des Israéliens sont favorables à une riposte, à condition qu’elle ne nuise pas aux alliances sécuritaires du pays.
L’ex-Premier ministre Ehoud Olmert met en garde contre une réponse déraisonnable, craignant que l’attaque iranienne ne serve de prétexte à Nétanyahou pour détourner l’attention du conflit à Gaza et prolonger la guerre sur un autre front. Les inquiétudes sont partagées par Washington et les États du Golfe, qui redoutent une escalade des tensions. Pendant l’attaque iranienne, Nétanyahou est apparu en retrait face aux militaires. Selon des fuites dans la presse, deux généraux élus du centre, Gantz et Gadi Eisenkot, ont plaidé dès le début pour une riposte immédiate, mais Nétanyahou a repoussé leur suggestion, notamment sous la pression américaine.
Il reste donc à voir quelle sera la décision de Nétanyahou. Son silence inhabituel et les divergences de vue au sein du cabinet de guerre soulèvent des questions sur la stratégie d’Israël face à l’Iran. Une chose est sûre, une riposte israélienne ne saurait tarder et elle devra être soigneusement réfléchie pour éviter une escalade majeure dans la région.