L’université de Strasbourg maintient le débat malgré le conflit à Gaza et l’antisémitisme
Sur le campus de l’université de Strasbourg, un matin d’avril, les étudiants découvrent la nouvelle série de tags apparus dans la nuit : « 40 000 morts à Gaza, France complice, stop arming Israël », « Colon un jour, colon toujours », « Palestine vivra ». Des traces blanches sur les piliers en béton des bâtiments témoignent de l’effacement de précédentes inscriptions.
Depuis le 7 octobre 2023, l’université de Strasbourg, comme de nombreux établissements d’enseignement supérieur, est confrontée aux répercussions du conflit entre Israël et le Hamas. Cette attaque du Hamas, suivie de la riposte de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, a engendré des tags, des blocages ponctuels, des réticences à organiser des conférences et même une agression physique sur le campus.
Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, souligne que bien que « l’université ne soit pas à feu et à sang », il est important de faire face à cette délicate équation : rester un lieu de débat sur le conflit israélo-palestinien tout en luttant contre un regain d’antisémitisme. Selon les chiffres de l’association France universités, depuis le 7 octobre, soixante-sept actes antisémites ont été relevés dans des établissements d’enseignement supérieur, soit le double de l’année universitaire précédente.
Climat anxiogène et agression physique
La situation à Strasbourg a été illustrée par une agression physique sur le campus en janvier. Trois jeunes de confession juive membres du Collectif du 7 octobre ont été agressés alors qu’ils collaient des affiches pour la libération des otages israéliens détenus à Gaza. Cette agression témoigne de la montée de tensions et des expressions de haine. Malgré cet événement, Michel Deneken insiste sur le fait que la majorité du temps, le campus reste tranquille et propice aux échanges.
L’université de Strasbourg ne se laisse pas décourager par ces actes d’antisémitisme et continue d’œuvrer pour conserver un espace de dialogue et de débat. Les étudiants, les enseignants et la direction travaillent ensemble pour préserver un climat propice à la libre expression des idées, tout en assurant la sécurité de chacun.
Il est essentiel de souligner que cette situation ne se limite pas à l’université de Strasbourg, mais concerne de nombreux établissements d’enseignement supérieur en France et dans le monde. L’enjeu est de taille, car il s’agit de préserver la liberté académique et le respect des différences, tout en luttant contre le racisme et l’antisémitisme.