Le rôle des banques dans le financement du dérèglement climatique

Les banques, actrices majeures de l’économie mondiale, jouent un rôle crucial dans le financement des activités humaines. Cependant, leur soutien financier peut parfois être à double tranchant, notamment en ce qui concerne le dérèglement climatique. Comment les politiques financières des banques impactent-elles notre environnement ? Décortiquons ensemble le rôle souvent méconnu des établissements bancaires dans cette problématique aux conséquences mondiales.

Les banques canadiennes continuent de soutenir l’industrie des combustibles fossiles

Depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015, les banques canadiennes ont investi massivement dans l’industrie des combustibles fossiles. Selon le rapport « Banking on Climate Chaos », elles ont investi un total de 911 milliards de dollars dans ce secteur, ce qui les place en tête des institutions financières mondiales. Cette situation est alarmante compte tenu de l’urgence de la crise climatique.

Un dilemme sans issue

Il est maintenant bien établi que pour limiter le réchauffement climatique à un seuil sécuritaire, il est essentiel de réduire drastiquement notre dépendance aux énergies fossiles. Cela signifie qu’il est nécessaire de fermer les gisements et infrastructures existants, tout en cessant d’en créer de nouveaux.
Cependant, les banques, en investissant massivement dans le développement des énergies fossiles, se placent dans une situation inextricable. Si nous atteignons les objectifs de l’Accord de Paris en sortant rapidement des énergies fossiles, la valeur de ces investissements s’effondrera, provoquant une crise financière majeure. Mais si ces investissements s’avèrent rentables à moyen et long terme, cela signifiera que nous aurons échoué à réduire nos émissions et que le climat se sera encore davantage déréglé.

Les risques financiers et climatiques

Les banques canadiennes prennent des risques financiers énormes en continuant de soutenir l’industrie des combustibles fossiles. De plus, leur inaction et leur refus de s’aligner sur les objectifs de l’Accord de Paris compromettent la stabilité financière mondiale. Les chefs de file de la finance reconnaissent désormais que le changement climatique constitue un risque systémique pour l’économie et le système financier.

L’urgence d’une régulation

Face à cette situation critique, il est impératif d’adopter une régulation contraignante pour le secteur financier. C’est dans ce contexte que le projet de loi S-243, la Loi sur la finance alignée sur le climat (LFAC), est examiné au Canada. Cette loi obligerait les institutions financières à aligner leurs investissements sur les objectifs climatiques, à élaborer des plans de mise en œuvre et à rendre compte de leurs avancées.
Les banques canadiennes s’opposent bien sûr à cette régulation, mais elles sont largement soutenues par les Canadiens. Un sondage récent montre que 65% d’entre eux souhaitent de nouvelles réglementations en matière de finance durable, et qu’ils préfèrent des règles obligatoires plutôt que volontaires. Il est donc crucial que les banques canadiennes soutiennent ce projet de loi pour prouver leur engagement en faveur de la transition énergétique.

Les banques canadiennes jouent un rôle déterminant dans le financement du dérèglement climatique en investissant massivement dans l’industrie des combustibles fossiles. Leur inaction compromet à la fois la stabilité financière mondiale et les chances de limiter le réchauffement climatique à un niveau sûr. Il est temps pour elles de prendre leurs responsabilités et de soutenir les politiques et réglementations qui favorisent la transition énergétique nécessaire pour préserver notre planète.

La rédaction Bestnews
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